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Dans l’affaire Battisti, la France a-t-elle avant tout défendu ses propres intérêts ?

Giacomo Balla, Plastic Construction of Noise and Speed, 1915  Polymer Construction

Giacomo Balla, Plastic Construction of Noise and Speed, 1915
Polymer Construction

Par Guillaume Origoni

Le refus, au dernier jour de son mandat, du président brésilien Lula d’extrader Cesare Battisti vers l’Italie, où il a été condamné en 1993 à la prison à vie pour meurtre et complicité de meurtre en lien avec une entreprise terroriste, avait déclenché une crise diplomatique entre les deux pays au début de l’année 2011. Une crise qui ne demande qu’à renaître alors que l’écrivain est désormais en attente d’une décision sur son expulsion après avoir été arrêté, jeudi 12 mars, dans l’Etat de Sao Paulo, puis libéré vendredi. Le 3 mars, une juge fédérale avait ordonné son expulsion vers l’un des deux pays où il s’était réfugié après avoir fui l’Italie au début des années 80: le Mexique ou la France.

Et c’est ce dernier pays qui est rendu responsable par le gouvernement et les intellectuels italiens de cette situation. Pour eux, en abritant, depuis la fin des années 70, des centaines de ressortissants italiens parfois condamnés pour terrorisme d’extrême gauche par leurs propres tribunaux, et en restant sourd aux multiples demandes d’extradition, la France a fait preuve d’une attitude impérialiste et a avant tout servi ses intérêts.

Engagement unilatéral de Mitterrand

L’assassinat d’Aldo Moro par les brigades rouges à Rome, le 9 mai 1978, inaugure le crépuscule des années de plomb italiennes. Plusieurs activistes de l’extrême gauche transalpine, comprenant alors que leur pays ne basculera pas dans une «révolution prolétarienne», fuient vers la France alors que le cadre juridique et répressif mis en place par l’Etat italien les place sous une forte pression: les lois votées durant ces périodes de tension permettent aux magistrats de la péninsule d’allonger les périodes de détention préventive, le statut de collaborateurs de justice ou de repentis facilite les preuves nécessaires aux condamnations et des personnalités comme le général Dalla Chiesaportent encore de sérieux coups aux organisations terroristes rouges. Lire la suite sur Slate

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