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En Italie, le bruit des pétards couvre celui du silencieux

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Andy Warhol, 1981.

Par Guillaume Origoni

Le scandale est national et la honte internationale. L’enterrement en grande pompe du boss Vittorio Casamonica à Rome, le 20 août, véhicule l’idée que la carte et le territoire ne sont plus sous contrôle de l’Etat en Italie. Tous les symboles du folklore mafieux étaient présents dans cette cérémonie: la musique du parrain, le corbillard similaire à celui qui fut utilisé pour l’enterrement de Lucky Luciano (tiré par six chevaux), l’hélicoptère qui déverse sur la foule des pétales de roses, les Mercedes chargées de couronnes, la Rolls-Royce noire….

Une démonstration de force et d’impunité du clan qui a généré un désordre important au sein des pouvoirs publics et de la classe politique. Il semble évident que la portée symbolique d’une telle exhibition est renforcée par le fait que tout cela se déroule en plein jour dans la capitale italienne. Rappelons tout de même que l’ostentation de ce type de manifestation n’est pas inhabituelle dans le sud de l’Italie, notamment dans les quartiers napolitains tenus par les familles camorristes, qui n’attendent pas toujours l’occasion de funérailles pour afficher l’étendue de leur influence.

L’affaire est grave et l’information a fait instantanément le tour du monde grâce à la combinaison de deux vecteurs qui, en présence l’un de l’autre, tendent à rendre l’analyse instable et la perception explosive: les réseaux sociaux et l’émotion.

De quoi est-il question en réalité? Avions-nous à faire à une véritable manifestation mafieuse? Rome est-elle gangrénée par les clans? Quelle lecture analytique pouvons-nous proposer de ce qui apparait à la fois comme un défi à l’Etat et une kermesse?

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