Parutions : Olivier Dard ou l’économie des droites
Olivier Dard et Gilles Richard, Les Droites et l’économie en France au XXème siècle, Riveneuve, 2011, Paris, 368p.
Présentation de l'éditeur : L’actualité française récente, à travers les polémiques sur la présidence de Nicolas Sarkozy, la soirée du Fouquet’s, le yacht de Vincent Bolloré et bien entendu « l’affaire Woerth-Bettencourt », a relancé des débats déjà anciens sur les droites et l’argent. Le phénomène n’est pas nouveau et a déjà une longue histoire derrière lui, depuis la mise en cause du « Mur d’argent » et des « Deux cents familles », dans laquelle se sont illustrées bien des plumes venues de gauche (Francis Delaisi, Augustin Hamon) mais aussi des droites nationalistes, d’Emmanuel Beau de Loménie à Henry Coston.
Aujourd’hui, d’essais journalistiques en numéros spéciaux d’hebdomadaires, la collusion entre les droites et les affaires est largement dénoncée. Sur plus d’un siècle, les relations entre les droites et l’économie ont fait l’objet tout à la fois de lieux communs et de représentations solidement établies. L’ouvrage n’élude nullement cet aspect de la question (les représentations sont évoquées à travers les « Deux cents familles », la chanson et le cinéma) mais il procède d’une démarche différente. C’est fort de ces héritages et de ces constats que le volume s’est employé à investir quatre principaux chantiers. Le premier d’entre eux analyse comment les droites françaises appréhendent et pensent l’économie, ce qui pose la question des doctrines et des idéologies à l’oeuvre. Le deuxième chantier porte sur l’examen des milieux privilégiés avec lesquels se nouent des relations entre les droites françaises et l’économie : les entreprises et les patrons. Le troisième chantier concerne les forces politiques et sociales. Un quatrième chantier enfin renvoie aux expériences gouvernementales menées sous la conduite des droites ou auxquelles certaines de leurs composantes ou figures sont associées. L’intention est de réfléchir ici à ce qui peut être défini comme une politique de droite, cela en tenant compte à la fois des déterminants du clivage droite / gauche dans la vie politique française au XXe siècle, de la complexité à articuler « modernisation » et « archaïsme » – la modernisation peut se faire sous l’égide des droites – et de la relation particulière des droites françaises avec le libéralisme qui rend instructive mais délicate une comparaison avec l’étranger, notamment le monde anglo-saxon, pour peu qu’on ne tombe pas dans une homologie simplificatrice.
Sommaire
Introduction, Olivier Dard et Gilles Richard.
1ère partie
Doctrines et idéologies
Chapitre 1 : Les droites parlementaires et le libéralisme économique au début des années 1980 – François Denord
Chapitre 2 : Du Centre de Recherche des Chefs d’entreprise à l’Institut de l’entreprise ou comment « gagner la guerre des idées » dans la seconde moitié du xxe siècle – Régis Boulat.
Chapitre 3 : « La laine dont ils nous recouvrent ». L’invisible résistance fiscale des conservateurs américains des années 1940 aux années 1960 – Romain Huret.
Chapitre 4 : Les conservateurs britanniques et l’économie depuis 1945 – Philippe Chassaigne
Chapitre 5 : La Nouvelle Droite, le libéralisme et la décroissance – Olivier Dard.
2ème partie
Les droites, les entreprises et les patrons
Chapitre 6 : L’instrumentalisation des Petites et moyennes entreprises par les droites de 1944 à nos jours – Sylvie Guillaume.
Chapitre 7 : Les droites et les artisans de l’entre-deux-guerres aux années 1970 – Cédric Perrin.
Chapitre 8 : Les droites et les milieux du petit commerce de la fin de la Première Guerre mondiale au milieu des années 1950 – Fabrice Grenard
Chapitre 9 : L’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) et les droites durant la première partie du xxe siècle – Danièle Fraboulet.
Chapitre 10 : Années 1960, un retour au corporatisme des années 1930 ? Les Jeunes Patrons et l’esprit de communauté, versus marxisme et libéralisme – Florent Le Bot.
3ème partie
Organisations politiques et sociales
Chapitre 11 : La SFIO, les droites et l’économie durant l’entre-deux-guerres – Christine Bouneau.
Chapitre 12 : Les syndicalistes de « Reconstruction» et les droites sous la IVème République – Sylvain Schirmann.
Chapitre 13 : Le RPR et l’économie 1976-1981 – Bernard Lachaise.
4ème partie
Milieux et expériences gouvernementales
Chapitre 14 : Les politiques agricoles sont-elles de droite ou de gauche ? – Alain Chatriot.
Chapitre 15 : L’économie et les finances, facteurs de différenciation au sein des droites de gouvernement dans la France des années 1970 – Michel Margairaz.
Chapitre 16 : Les hauts fonctionnaires giscardiens, les affaires commerciales extérieures et le libéralisme dans les années 1970 – Laurence Badel
Chapitre 17 : « L’expérience Barre » ou l’entrée de la France dans l’ère néolibérale, 1976-1981 – Gilles Richard.
5ème partie
Représentations
Chapitre 18 : Les deux cents familles au regard des droites, de 1934 à nos jours – Jean Garrigues
Chapitre 19 : Les images du patronat et des rapports sociaux dans la chanson française de l’après-68 – Mathias Bernard.
Chapitre 20 : « À la droite du Père ». L’économie et les ethos de droite dans Les Grandes Familles (1958) – Christophe Lastécouères.
Conclusion, Olivier Dard et Gilles Richard
Φ
Olivier Dard, Michel Grunewald, Michel Leymarie et Jean-Michel Wittmann dir., Maurice Barrès, la Lorraine, la France et l’étranger, Peter Lang, 2011, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 520p.
Présentation de l’éditeur : Maurice Barrès est l’homme de la Revanche de 1870 et des « bastions de l’Est », de la Lorraine, en particulier mosellane, qui est au coeur de Colette Baudoche. Il est aussi, avec Charles Maurras, le doctrinaire majeur du nationalisme français. « Prince de la jeunesse » puis académicien, il occupe enfin une place majeure sur l’échiquier littéraire des années 1880-1920. La relation entre politique et littérature caractérise ce volume qui réunit 26 chercheurs français et étrangers. L’ouvrage s’interroge aussi sur la définition du barrésisme, doctrine et entreprise tout à la fois esthétique, politique et largement individuelle, à la différence du maurrassisme. Si Barrès a des émules, il ne cherche pas à être un chef de file, au moins sur le plan politique. Centré sur « les années Barrès », l’ouvrage analyse aussi ses postérités, en particulier dans la France de l’entre-deux-guerres où son influence reste importante. Le volume étudie enfin, et pour la première fois, la relation de Barrès à l’étranger sur le double registre de la politique et de la littérature ; il analyse de quels types de transferts politiques et culturels celle-ci est génératrice.
Sommaire
Introduction
Olivier DARD, Michel GRUNEWALD, Introduction
La construction d’une figure et d’une autorité
Emmanuel GODO Barrès, le maître et ses ombres
Séverine DEPOULAIN Barrès journaliste et la méthode pour organiser sa renommée
Pierre MASSON Gide au miroir de Barrès
Jean EL GAMMAL Maurice Barrès, les parlementaires et l’histoire
Laurent JOLY Le césarisme ou le roi ? Maurice Barrès ou les débuts de l’Action française
Bertrand JO LY Barrès président de la Ligue des patriotes
Barrès, la Moselle et le Rhin
Franc,ois ROTH Maurice Barrès et Metz: un e relation politique et culturelle
Philippe ALEXANDRE Maurice Barrès et les régionalistes lorrains, 1903-1928
Thomas NICKLAS Maurice Barrès, le «Génie du Rhin » et la politique en Rhénanie après 1918
Perceptions et postérités de Maurice Barrès en France
Denis PERNOT Barrès contre l’école ?
Michel LEY MARIE Les frères Tharaud et Barrès
Olivier DARD Le barrésisme d’Henri Massis: bilan d’un demi-siècle
Jean-Miche l WITTMANN Drieu la Rochelle juge de Barrès, ou les noces difficiles de la littérature et de la politique
Fabien DUBOSS ON Le « classicisme moderne » de Maurice Barrès, entre Maurras et La NRF
Robert KOPP Les surréalistes, Aragon et Barrès
Gilles LE BE’GUEC Philippe Barrès, grandeur et servitude d’un héritage intellectuel et politique
Maurice Barrès à l’étranger
Michel GRUNEWALD La réception de Barrès par les universitaires allemands (1920-1939)
Francis BALACE Barrès, un prêt-a`-porter pour les nationalistes francophones de Belgique
Frank WILHELM Quelques témoignages luxembourgeois sur Maurice Barrès
Alain CLAVIEN A contre-temps: Barrès et la Suisse, 1 900-1950
Pedro GONZA’LEZ CUEVAS Maurice Barrès et l’Espagne
Ana Isabel SARDINHA DESVIGNES Au Portugal à la mort de Maurice Barrès : hommages, équivoques et malaise
Didier MUSIEDLAK Maurice Barrès, l’Italie et la question du statut de l’écrivain en politique
Georgiana MEDREA La réception de Maurice Barrès en Roumanie
Xavier GELINAS L’influence de Maurice Barrès au Canada français
Gaetano DE LEONIBUS La réception de Maurice Barrès aux Etats-Unis
Michel LEYMARIE, Jean-Michel WITTMANN, Conclusion