Un volontaire de l’extrême droite française dans la guerre du Donbass
Par Adrien Nonjon

Déclenchée à l’issue d’insurrections « pro-russes » dirigées contre le nouveau pouvoir ukrainien porté par la Révolution du Maïdan de février 2014, la guerre dans le Donbass est devenue aux limes de l’Europe un nouvel espace catalyseur de la violence des marges politiques venues grossir les rangs des milices séparatistes du Donbass et des bataillons de volontaires ukrainiens. Au regard de la mobilisation de combattants étrangers dans le cadre de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, nous avons décidé de livrer ce compte-rendu de l’ouvrage Les hommes libres de « Frédéric Lynn » connu aussi sous le nom de « Guillaume Le Normand », paru le 15 novembre 2016 aux éphémères éditions nationalistes BIOS. Entrant plus que jamais en résonance avec les évènements actuels, ce romanse propose de retracer l’engagement de son auteur au sein des forces séparatistes de Donetsk entre 2014 et 2015.
Rédigé au moment même où l’auteur était sur le front, la lecture cet ouvrage pose de nombreux défis scientifiques. Comprendre et étudier le phénomène des volontaires français au Donbass est en effet complexe. Il s’agit d’une démarche longue et minutieuse qui sous-entend de nombreux prérequis méthodologiques et analytiques au regard du profil idéologique des combattants auxquels Lynn appartient. Malgré les incertitudes qui peuvent gagner le lecteur en parcourant brièvement l’ouvrage et la biographie de l’auteur, Les Hommes libres balaye immédiatement certains mythes véhiculés par les partisans du Donbass libre en France.
Engagé à seulement 28 ans au moment des faits, l’auteur, comme exposé dans son avant-propos, se propose non pas de livrer un récit « de guerre » qui pourrait servir une quelconque forme de propagande, mais bien de livrer sa propre vision du conflit tout en faisant l’autocritique de son engagement. Contrairement à la plupart des engagés français du Donbass ayant fait vœux de silence après leur retour au pays pour des raisons de sécurité, Frédéric Lynn prend courageusement le risque de décrire sans filtres le conflit dans ses réalités plurielles, quitte à contrevenir à la doxa de son camp. Même si la plupart des informations énoncées dans ces 416 pages sont pour le moins avérées, c’est non sans prudence et discernement que nous avons choisi à travers l’ouvrage de Lynn de mettre en lumière l’ensemble des évolutions et « mises à l’épreuves » que peuvent rencontrer les combattants étrangers ayant gagné l’Ukraine au cours de ces huit années de guerre.
C’est un combat avant tout politique et personnel dans lequel Frédéric Lynn inscrit son engagement. Né en 1988 en Haute Normandie dans une famille franco-américaine issue de la classe moyenne, Frédéric Lynn mène en parallèle de ses études d’art et d’Histoire une carrière militante au sein du mouvement « solidariste » Troisième Voie de Serge Ayoub (dissout par l’Etat en 2013). Ce mouvement politique d’extrême droite dont la topographie idéologique a pour origine des idées nationalistes et révolutionnaires considérées comme légitimes pour délivrer la société moderne occidentale du « trop plein » dont elle souffrirait. Anti-système, Troisième Voie est par ailleurs séduit par les idées néo-eurasistes d’Alexandre Douguine qui plaide pour la création d’un bloc continental allant de Brest à Vladivostok afin de défendre la richesse des nations et la Tradition face à l’Occident. Par sa position stratégique l’Ukraine a été, et est pour l’Europe et la Russie un espace d’ouverture à la fois vers les confins orientaux du continent européen et du monde russe. L’Ukraine est considérée comme un lieu de confrontation directe et indirecte entre l’Ouest et l’Est. C’est dans le cadre de cette lutte que Frédéric Lynn s’engage aux côté des séparatistes. Loin d’être une simple projection romantique, la guerre du Donbass correspond avant tout chez Lynn à une période d’incertitude nationale dans laquelle il peut assouvir son désir d’aventure et de renversement du système. Dans une interview accordée au blog nationaliste « Le retour aux sources » le combattant s’exprime ainsi :
« Il y a tout un faisceau de raisons que j’exprime au début de mon livre. Je peux vous donner la plus évidente et à mon avis, la plus déterminante : quand j’étais môme, je jouais dans les bois avec un fusil en plastique ».
Il s’agit donc autant d’un choix rationnel que d’un fantasme lié à l’enfance et au mythe géopolitique de la défense du Donbass face à l’Amérique invoqué par le courant national-révolutionnaire français.
La première rencontre de l’auteur avec l’Ukraine et la guerre se fait lors du passage des frontières qui constitue un moment de crainte et d’adaptation. Depuis l’avènement de l’ère post-moderne des suites de 1991 et de la chute de l’URSS, les frontières ne constituent plus les bornes figées du politique qui sédimentaient ce que Michel Foucher qualifiait dans Fronts et Frontières de « rapports de force » officiels entre États. L’évolution récente de la nature des conflits et la multiplication des guerres dites « civiles » renforce ce constat. Elles ont fait apparaitre une nouvelle typologie des frontières et des territoires qui questionne « d’une façon inédite la binarité paix / guerre et les acteurs qui en sont à l’origine »[1]. Depuis l’annexion officielle de la Crimée en mars 2014, la Russie avait décidé d’intervenir de manière limitée dans le Donbass à travers un système de proxies recrutés au sein des populations locales. Ce nouveau paradigme de la guerre hybride comme processus de déterritorialisation radical ne doit pas cependant aboutir à une grille de lecture faussée du conflit ukrainien comme peuvent le faire Frédéric Lynn et ses compagnons d’armes à leur départ.
Avec la révolution du Maïdan, l’ouverture sur l’Europe et le déclenchement de la guerre à l’Est, l’Ukraine constitue un espace où se superposaient les situations de paix et de guerre. Le pays est déstabilisé mais sa temporalité, ses modalités de circulation et ses frontières restent figées. Cette situation peut ainsi perturber le rapport du combattant étranger au territoire dans lequel il se rend. C’est en croyant pouvoir bénéficier de la bienveillance des autorités russes qui soutiennent l’insurrection armée dans le Donbass que Frédéric Lynn se rend en Russie pour effectuer la traversée de la frontière à partir de Rostov sur le Don muni d’un simple visa touristique de 3 semaines.
Une fois arrivé sur place, ses contacts au sein d’une société écran qui envoie des volontaires dans le Donbass lui font très rapidement comprendre que malgré l’intervention russe, la frontière reste soumise à un contrôle drastique. Faute de certitudes quant à leur départ pour le Donbass et dans la peur de voir leur visa expirer, les combattants français décident de repartir pour l’Europe et traverser en autobus l’Ukraine jusqu’à la ville séparatiste de Donetsk. Alors que Frédéric Lynn s’imaginait traverser une région mise en quarantaine où « la moindre vérification quelque peu sérieuse permettrait d’établir que nous étions des pro-russes et non des journalistes » (p.58), le voyage se fait à son grand étonnement sans encombre. Il est en fait victime de ses propres représentations et des logiques propres du conflit. Quelles que soient les incertitudes, les menaces ou les mythes introduits par les conflits qui font rage sur les territoires, nous pouvons dire en reprenant les mots du philosophe allemand Peter Sloterdjik qu’il est « hyperboliquement vrai que tout ce qui était solide et permanent part en fumée, mais objectivement, c’est faux»[2].
C’est à l’issue de 66 pages riches en rebondissements que la partie dédiée à l’expérience de l’auteur sur le théâtre des opérations débute. Cantonné dans un premier temps dans une caserne improvisée dans le préau d’une école maternelle désaffectée où sont entreposés « quelques berlines fourgons et camionnettes, et deux UAZ militaires tellement éclopés qu’on imaginait difficilement qu’ils puissent rouler » (p.67), Frédéric Lynn et sa brigade désormais nommée Unité Continentale (en référence à l’unité du bloc eurasiatique prônée par ses fondateurs d’origine serbe) est introduite auprès de ce qui allait constituer plus tard le bataillon séparatiste Vostok. Ce premier contact avec les forces combattantes de Donetsk marque une première rupture avec l’idéal de l’auteur.
En effet comme l’énonce Oksana Mikheieva en reprenant les écris de Bruce Newsome dans son article portant sur les engagés volontaires dans la guerre du Donbass[3], les motivations d’un combattant bénévole peuvent être doubles. Elles sont à la fois individuelles et contextuelles et déterminent en grande partie le processus de socialisation des individus. S’il est indéniable que les motivations de Frédéric Lynn sont à son arrivée intactes et inébranlables celle-ci on put parfois s’effacer au profit d’un pessimisme et d’un agacement qui ne fait que s’accroitre au cours des mois. Ceci ralentit son adaptation au terrain ukrainien. Outre le fait qu’il peine à prendre l’initiative du fait de son simple statut d’engagé volontaire et d’étranger maitrisant sommairement la langue russe, Frédéric Lynn semble tout d’abord désemparé en voyant l’état des forces dans laquelle il évolue :
« Nous étions dans une milice : des hommes arrivaient en retard au rassemblement, sans se presser, traînant les pieds. Les téléphones sonnaient à tout-va. […] En d’autres moment, le point de situation tournait au débat […] Cela pouvait rebuter plus d’un militaire professionnel. Nous nous trouvions simplement en présence d’un groupe d’homme tentant de s’organiser. » (p.68).
Les guerres civiles correspondent à une rupture des us et des habitus. Les routines se transforment afin de mieux s’adapter à une réalité altérée par ces épisodes de violences et de pénuries. Si cette dénaturalisation des routines s’observe le plus souvent à l’arrière au sein de la vie civile, elle n’épargne pas pour autant les combattants. Dans cette milice, Frédéric Lynn et l’Unité Continentale sont obligés de subir et d’assimiler un certain nombre de règles sur lesquelles ils n’ont aucune prise. Les promesses d’un lendemain fait d’actions ne débouchent que sur des lendemains lointains (le fameux Zavtra soviétique) ; les équipements et l’entrainement promis ne sont en réalités que des armes d’un autre âge à acheter soi-même et des sessions improvisées par l’auteur seul ou son groupe. Aussi long et fastidieux soit-il, ce processus semble toutefois ne pas avoir le même impact sur l’auteur que ses comparses. En effet, il semblerait que les militaires de carrière qui composent le groupe de Lynn éprouvent davantage de difficultés que l’auteur lui-même à s’adapter. Cela tient notamment de l’expérience de la guerre dite « occidentale », à laquelle ils furent habitués. Entre le confort matériel et psychologique (le mythe du zéro mort), l’écart culturel avec le soldat séparatiste se veut très grand.
C’est ainsi qu’avec la réinvention de son quotidien, Frédéric Lynn découvre au Donbass l’identité de combattant et la pratique de la guerre.

Si les travaux portant sur les guerres civiles ont pu rendre compte que le capital social change à mesure que les institutions s’effondrent et que des corps armés non étatiques violents émergent, ils ont pu également mettre en avant le fait qu’en prenant en main les problèmes de sécurité et de maintien de l’ordre, les sociétés civiles pouvaient remettre en cause le degré d’autonomie inter-champs qui leur était propre et qui étaient jusqu’alors maintenu par l’État. Dans le cas du Donbass et des Hommes libres où les républiques séparatistes ne sont qu’à leurs balbutiements, les initiatives miliciennes ont d’abord évolué vers un modèle mafieux qui abandonne ses idéaux patriotiques pour des considérations plus matérialistes. Ces dernières répondent à une logique d’accumulation des ressources et des capitaux compris au sens bourdieusien du terme. En adoptant une posture ambigüe relevant à la fois de la défense de la terre et des intérêts particulier, il est difficile de faire une distinction formelle entre milices d’auto-défense et « entrepreneurs de violence » criminels. Chaque commandant séparatiste possède à ce titre un agenda politique personnel, voire un territoire qu’il souhaite administrer afin de prouver sa valeur et sa légitimité auprès de ses semblables.
Les compagnies s’apparentent ici dans cette unconventional warfare à des katibas où les rapports de domination épousent une représentation de « l’Autre » allant à l’encontre des logiques des rapports de forces géographiques et politiques officiels. Avoir le privilège de voir sa brigade être désignée pour mener l’assaut ne se fonde aucunement sur les savoirs faire tactiques et les compétences, mais bien sur un système velléitaire fait d’allégeances non définitives démontrant la porosité du milieu combattant séparatiste. Par trois fois, pour optimiser ses chances de se rendre sur la ligne de front, Frédéric Lynn change de compagnie. Si, dans de nombreuses structures similaires, un tel acte peut être considéré comme une trahison, le fait de partir suffisamment vite et discrètement peut permettre au combattant de lui laisser la vie sauve et de voir les rancunes à son encontre s’effacer.
L’expérience du feu chez Frédéric Lynn, décrite des chapitres 8 à 17, correspond non pas à une découverte de la guerre en tant que telle mais plutôt de la guerre « à la russe ». Dans un pays encore profondément marqué par l’expérience soviétique, la façon d’opérer sur le terrain se veut tout autre par rapport aux attentes de l’auteur. Là où la technologie et la coordination minutieuse occupent une place importante dans les armées dites « occidentales », elles laissent place au Donbass à une improvisation de chaque instant qui peut être considérée selon les situations comme une régression. Ceci peut parfois donner lieu à des situations surprenantes pour une guerre du XXIè siècle. Élément capital lorsque l’on souhaite mener à bien des opérations sur le terrain, la carte d’État-major est ici remplacée par le smartphone que les combattants utilisent pour consulter des cartes sur Google Maps. Au-delà de ces situations cocasses, décrites parfois non sans humour, et qui relèvent du matériel, la découverte du monde de la guerre russe par l’auteur se fait surtout par l’introduction à la mentalité des combattants de ce monde. C’est en partageant le temps de quelques mois le quotidien d’une brigade de Cosaques du Don que Frédéric Lynn le découvre avec étonnement. En page 343 de son livre il écrit :
« Je comprends pourquoi les Russes gagnent les guerres : ils n’en n’ont jamais rien à foutre. Entassez-les dans des bus et des camions préhistoriques, empilés les uns sur les autres sans espoir de sortie rapide du véhicule si celui-ci était pris à partie ; traitez-les comme de la chair à canon sans valeur ; laissez-les pourrir sur des block-posts sans vivres et sans relève en plein cessez-le-feu ; trahissez tous les termes de leur engagement ; provoquez chez eux des pertes inutiles dues à la désorganisation et à l’incompétence ; ils auront toujours cet air résigné et se contenteront de boire leur thé et de se bourrer la gueule. 40% de pertes ? Pas de problème. Hourra ! »
Au risque de tomber dans un certain orientalisme, l’auteur montre que le caractère russe fait preuve d’une qualité étonnante lorsque la situation se veut difficile, voire sans issue. Les contextes de violences sont à la fois produits et producteurs de subjectivations où l’orientation des conduites individuelles peuvent être « assujettis » comme peut l’expliquer Foucault. À la différence de Frédéric Lynn, qui par son engagement en tant que volontaire étranger donne son assentiment à la violence, les combattants cosaques consentent à celle-ci. Leur fatalisme issu de leur condition de vie sur le front renverrait donc à de nouvelles « techniques de soi » faisant de la guerre et de de la violence une partie intégrante du quotidien. Sans vouloir tomber dans une forme de déterminisme culturel ou géographique, peut-être pourrions-nous demander si cela n’est pas dû au célèbre adage orthodoxe : « l’orgueil est pire que l’humiliation » ? Cette leçon de vie au sein de la Cosaquerie bouleverse Frédéric Lynn qui se reconnait enfin dans cette fratrie combattante insoumise. Le réel coïncide enfin avec l’idéologie.
L’expérience finit à son grand malheur par tourner court lorsqu’à la toute fin de l’année 2015 les Etats séparatistes décident, afin de se légitimer et d’instaurer un processus de désescalade, de structurer et professionnaliser leurs forces combattantes. Le démantèlement de l’unité cosaque de Lynn le contraint une nouvelle fois à changer d’unité. Estimant avoir épuisé toutes ses réserves de chance dans ce conflit et lassé de l’amateurisme des nouveaux commandants de l’armée régulière du Donbass, Frédéric Lynn décide de claquer la porte et de retourner en France en passant par le Canada. Arrêté lors de son transit, jugé et expulsé pour « avoir tenté de renverser par la force un gouvernement démocratiquement élu », il décide au terme de cette expérience de prendre la plume afin de raconter son histoire.
Les Hommes libres est un document de guerre aussi bien particulier qu’indispensable. Bien qu’il s’agisse avant tout d’un roman, cet ouvrage permet de saisir avec précision les logiques sociales de la guerre dans le Donbass, et notamment l’investissement des combattants étrangers dans ce conflit. Dans un style naturaliste et dépouillé, sans effets, ou lyrisme superflus, l’auteur se met avec une certaine pudeur presque à nu. En plus de refléter un parcours existentiel et un passage à l’âge adulte qui tente de s’affranchir des pièges de la propagande et des idéologies, Frédéric Lynn s’attache à décortiquer avec précision différents éléments caractéristiques de l’engagement volontaire. Nous y trouvons ainsi une description précise de la socialisation post-soviétique, de la recomposition des capitaux politiques issus de la violence, mais aussi des réseaux de solidarité entre les combattants. En somme, il s’agit d’un document rare et précieux pour l’historien ou le sociologue souhaitant en apprendre plus sur le Donbass et le phénomène des combattants étrangers.
Travaux cités
Anne-Laure Amilhat Szary and Amaël Cattaruzza, « Frontières de guerre, frontières de paix : nouvelles explorations des espaces et temporalités des conflits », L’Espace Politique [Online], Vol.33, N°3, 2017.
Anna Colin Lebedev, Les combattants et les anciens combattants du Donbass : profil social, poids militaire et influence politique, Études de l’IRSEM, 53, novembre 2017.
Édouard Jourdain, « Guerres, Frontières, Politique », Les Champs de Mars,Vol.1,2009, pp.5-17.
Michel Foucher, Front et frontières : un tour du monde géopolitique, Paris, Fayard, 1991.
Oksana Mikheieva, « Engagés volontaires de la guerre du Donbass. Les motivations pour combattre des deux côtés de la ligne de front », Revue d’études comparatives Est-Ouest 2018, Vol.2, N° 2, pp. 21-64.
Notes
[1] Anne-Laure Amilhat Szary and Amaël Cattaruzza, « Frontières de guerre, frontières de paix : nouvelles explorations des espaces et temporalités des conflits », L’Espace Politique [Online], Vol.33, N°3, 2017.
[2] Édouard Jourdain, « Guerres, Frontières, Politique », Les Champs de Mars, Vol.1,2009, pp.5-17.
[3] Oksana Mikheieva, « Engagés volontaires de la guerre du Donbass. Les motivations pour combattre des deux côtés de la ligne de front », Revue d’études comparatives Est-Ouest 2018, Vol.2, N° 2, pp. 21-64.