Non, on ne sait pas qui remportera les régions en 2015
L’art, ou plutôt l’artisanat, de la prévision électorale est délicat car on risque plus d’y laisser des plumes que de viser juste à tous les coups. De ce point de vue, il faut féliciter Thomas Guénolé car il accepte d’échanger une visibilité immédiate contre une possible déconvenue ultérieure.
A part ça, on reste un peu pantois face à ses projections. Tout est dans le sous-titre, en fait: «Une analyse des possibles résultats si le rapport de forces politique était semblable à celui des dernières européennes» [sous-titre de la rédaction de Slate]. Mais précisément: les régionales ne sont pas les européennes.
Thomas Guénolé écrit qu’«en 2010, les élections régionales avaient reproduit assez fidèlement les comportements de vote aux élections ayant eu lieu un an plus tôt: les européennes de 2009». Sauf que ce n’est pas exact: aux européennes, le total gauche s’élève à environ 45%; aux régionales, il dépasse, au premier tour, les 53%. Le Front national, lui, fait 6,3% aux européennes, et 11,4% aux régionales: presque le double!