Nouveau

Diffusion : Ma première nuit en garde à vue

Joseph Beauregard, « Ma première nuit en garde à vue », une série sur Radio Nova (diffusions à 8h10 et à 18h20) du lundi 18 au vendredi 29 janvier 2010

Présentation de Radio Nova :

Cette collection de 10 témoignages kafkaïens donne à entendre la douloureuse expérience de dix citoyens (2 femmes, 8 hommes) qui n’ont rien oublié de la violence, des humiliations, des vexations de ce « collé au trou » dans les cellules de la République que le contrôleur général des lieux de privation de liberté estime être « les lieux les plus médiocres des locaux administratifs les plus médiocres.» En 2001, il y avait 336.000 gardes à vue. Ce nombre a augmenté de 70% pour atteindre 577.816 en 2008.

Au cours des douze derniers mois, c’est une personne sur 100 qui a été placée sous ce régime de contrainte. Autrement dit, cette mesure qui devrait être une privation de liberté strictement exceptionnelle est devenue tristement banale et le sentiment s’est installé, à juste titre, dans la population que cela n’arrive pas qu’aux délinquants, aux violeurs, aux assassins.

Depuis quelques mois, le bâtonnier de Paris, l’association « Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat » et le Syndicat de la Magistrature réclament haut et fort une réforme de « la garde à vue à la française » en s’appuyant sur plusieurs décisions récentes de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Le 21 novembre 2009, le Premier ministre François Fillon a jugé, quant à lui, « nécessaire, évident, de repenser ses conditions et son utilité ».

De plus, le 2 décembre dernier, un juge de la détention et des libertés a fait application de la jurisprudence de la CEDH en annulant une garde à vue pour défaut d’assistance d’un avocat dès le premier interrogatoire déclenchant ainsi une violente polémique avec les syndicats de policiers. Enfin, plus récemment, le 10 décembre, un député UMP a déposé une proposition de loi mais face à l’opposition des syndicats de police et au scepticisme de la Chancellerie, la bataille s’annonce âpre et difficile.

En réalisant cette collection, Joseph Beauregard a voulu joindre sa voix à celles qui ne cessent d’alerter l’opinion et d’interpeller le pouvoir : « La politique du chiffre et la religion des aveux sont néfastes aux valeurs républicaines, à la démocratie. Dès lors, il y a urgence à réformer ce régime, ce no man’s land où tout est possible, en imposant la présence d’un avocat dès la première heure de garde à vue afin de garantir les droits de la défense comme l’affirmait déjà le doyen Vedel en 1981… ».

Avec ces 10 nuits, c’est toute la violence, l’arbitraire et l’absurdité de la garde à vue « à la française » qui se déploient.

10 témoignages de garde à vue :

1- Martin ou l’histoire d’un ado de 14 ans qui donnait de la voix lors des émeutes de 2005 à Marseille…

2- Baptiste ou l’histoire d’un adolescent de 17 ans engagé dans une association défendant le droit au logement à Levallois–Perret…

3- Adrien ou l’histoire d’un journaliste stagiaire au Monde qui couvrait unemanifestation à Montreuil contre les violences policières…

4- Pierre ou l’histoire d’un jeune homme qui buvait un verre de vin amoureusement avec sa copine sur les bords de Seine…

5- Siham ou l’histoire d’une jeune fille qui sortait d’une soirée slam et qui attendait le bus de nuit…

6- Yvan ou l’histoire d’un militant engagé contre la pollution publicitaire dans nos villes…

7- Yves ou l’histoire d’un prof de philo qui avait un problème d’ordinateur portable…

8- Cédric ou l’histoire d’un syndicaliste CGT qui manifestait pour défendre le service public…

9- Marie-Suzanne ou l’histoire d’une jeune automobiliste arrêtée par la BAC…

10- Jean-François ou l’histoire d’un bourgeois de Versailles qui traversa la rue en bas de chez lui au feu rouge…

« Ma première nuit en garde à vue », une collection de 10 témoignages. Du lundi 18 au vendredi 22 janvier puis du lundi 25 au vendredi 29 janvier 2010. Diffusions à 8h10 et à 18h20

1 Trackback / Pingback

  1. Diffusion : Ma première nuit / ma dernière nuit en hôpital psychiatrique « Fragments sur les Temps Présents

Commentaires fermés