
Klaus Rinke, Momentary relocation, 1972.
Les Cahiers de Framespa sont une revue d’histoire sociale éditée par l’UMR 5136 (Université Toulouse Jean Jaurès / CNRS). Ils viennent de mettre en ligne leur numéro 19, avec un dossier « Les immigrations maghrébines dans le Sud-Ouest de la France », coordonné par Laure Teulières et Abderahmen Moumen :
- Laure Teulières et Abderahmen Moumen
Ce dossier est le fruit d’une journée d’étude éponyme qui s’est tenue le 22 novembre 2013 à l’Espace des diversités et de la laïcité de la Ville de Toulouse. Organisée par le laboratoire FRAMESPA (UMR CNRS 5136 / Université Toulouse 2-Jean Jaurès) et l’association Génériques (Paris), elle s’inscrivait dans le cadre des manifestations scientifiques et culturelles accompagnant la présentation au Musée des Jacobins de l’exposition « Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France ».
La rencontre s’articulait autour de trois orientations initiales – aborder les migrations maghrébines dans leur ensemble et donc dans leur diversité ; croiser les approches disciplinaires entre l’histoire, la sociologie, l’anthropologie ; cibler le cadre régional récepteur de ces mouvements de populations, en l’occurrence celui de Midi-Pyrénées – avec l’ambition d’effectuer un point d’étape entre spécialistes investis dans ce domaine. Quel état des lieux de la recherche sur les immigrations maghrébines dans la région ? Quels champs déjà explorés ou méritant d’être investis ? Quelles études en cours ?
De par le lieu où elle s’est tenue, ouvert au grand public, la rencontre comportait aussi une dimension civique, visant à partager le savoir scientifique afin d’étayer le débat social et de contribuer à contrecarrer les stéréotypes, amalgames et polémiques si fréquents sur le sujet. Elle se clôturait d’ailleurs par une table-ronde élargie à des acteurs culturels et associatifs. Lire la suite
Le sujet de recherche portant sur les « harkis » constitue aujourd’hui un thème dynamique dans les sciences humaines et sociales. Néanmoins, ce sujet a longtemps été considéré comme « illégitime » en histoire, à l’instar de l’immigration, jusqu’au milieu des années 1980. De même que les recherches sur les rapatriés d’Algérie, les travaux concernant les harkis relevaient, durant les années 1980 et 1990, d’une « histoire en chantier »
1. Ce sont d’abord les médecins qui se sont consacrés aux premières recherches sur les harkis et les incidences de leur migration en France après l’indépendance de l’Algérie, suivis des géographes, puis des sociologues pour qu’enfin, à partir des années 1980, les historiens s’intéressent à la question
2. Plus d’une génération s’était écoulée pour que finalement les harkis deviennent un « objet scientifique froid »
3, dans le contexte d’ouverture des archives et le processus d’historicisation de la guerre d’Algérie et ses suites
4.
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Longtemps restée ultra minoritaire, marquée par une grande discrétion, la judaïcité toulousaine de la fin des années 1950 n’en était pas moins le résultat de migrations multiples, à tel point que celle en provenance d’Afrique du Nord semblait, à première vue, s’insérer dans une histoire vieille de presque deux siècles. Or il n’en fut rien. L’arrivée des Juifs du Maghreb a profondément modifié non seulement les contours démographiques et socioprofessionnels du groupe, mais également son mode d’être dans l’espace public. Une autre manière de vivre le monde et le judaïsme a été apportée d’outre-Méditerranée. Ce sont bien ces évolutions
– qui tiennent aussi aux transformations que la société française a connues depuis près de cinquante ans
– que nous tenterons de saisir ici.
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Aux origines de l’immigration marocaine en Midi-Pyrénées
La place des Marocains en France est historiquement remarquable pour au moins deux raisons indissociables. D’un point de vue strictement démographique, le développement de l’immigration marocaine, dans l’ampleur qui est aujourd’hui la sienne, est d’abord un fait relativement récent (intervenu dans les années 1960 et 1970), et surtout soudain. En revanche, d’un point de vue historique, l’immigration marocaine en France est un héritage colonial, ou du moins une conséquence d’un bouleversement profond des structures socioéconomiques du Maroc à l’époque du protectorat, entre autres facteurs déterminants (l’on pourrait également évoquer la grande mobilité des travailleurs marocains, antérieure à la colonisation1). En confrontant ces deux considérations, on est rapidement amené à questionner la légitimité d’une recherche scientifique à propos d’un groupe très réduit d’individus. On ne compte en effet que 350 Marocains en Haute-Garonne en 1962, et 462 dans toute la région Midi-Pyrénées2. Lire la suite
Les « immigrés maghrébins » sont souvent associés dans l’imaginaire collectif à l’image de « l’arabe » voire du « musulman ». Nous proposons de considérer cette question à l’aune de l’expérience historique liant la France et l’Algérie dans l’Empire colonial français. À partir d’entretiens biographiques réalisés en Midi-Pyrénées
1 avec les protagonistes de cette période historique et leurs descendants, nous croisons les trajectoires personnelles avec l’Histoire, confrontant les parcours individuels et familiaux aux événements historiques.
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Los niños, adolescentes y jóvenes son un nuevo actor migratorio. Esta es una de las nuevas caras de la globalización, de tendencia creciente en nuestro siglo, y con flujos más intensos entre Estados vinculados jerárquica y económicamente. Bien sea entre Méjico y Estados Unidos, entre Marruecos y España, o entre Sudáfrica y Mozambique, los menores de edad y los nuevos adultos migran acompañados de familiares, mal acompañados por mafias o, a menudo, de forma autónoma
1. Estos últimos, los denominados jurídicamente « menores extranjeros no acompañados », protagonizan en el sur de Europa itinerarios migratorios con elevada repercusión mediática y notable influencia en unas políticas migratorias en constante adaptación a este nuevo flujo. Estos jóvenes viven su migración bajo una doble condición.
Como menores de edad son sujetos que, al amparo de la legislación internacional, deben ser protegidos y acogidos en los sistemas públicos de protección de la infancia, hasta que alcanzan la mayoría de edad
2. Aunque, al amparo de las políticas securitarias europeas, como extranjeros que acceden irregularmente a Europa, son sujetos de control y, cuando es posible, de expulsión.
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