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L’Ecologie : un enjeu de l’extrême droite

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Source inconnue

L’Observatoire des radicalités politiques vient de publier sa note n°14 (voir ici pour les précédentes). Stéphane François y traite de l’écologie en tant qu’enjeu à et pour l’extrême droite :

 » Contrairement à ce que nous pouvons lire ou entendre ici ou là, l’extrême droite s’intéresse à l’écologie depuis une période relativement ancienne. En France, les premières formulations cohérentes datent de la moitié des années 1980, à la suite de l’intégration, comme référence intellectuelle, de la Révolution conservatrice allemande ; en Allemagne, pour la période de l’après-guerre, du milieu des années 1970, reprenant des thèses du début du XXe siècle. Pourtant, l’écologie ne devient réellement un enjeu majeur de l’extrême droite européenne que depuis quelques années. Pourquoi ? C’est ce que nous allons voir ici.

L’écologie est comprise dans un sens identitaire, car pour les militants d’extrême droite qui promeuvent et utilisent cette notion, être écologiste consiste à vouloir préserver le milieu nécessaire à la survie de l’épanouissement des espèces vivantes. Dans cette optique, les véritables écologistes sont ceux qui prennent en compte l’immigration comme un facteur déterminant de déséquilibre culturel et/ou ethnique. Les différentes tendances de l’extrême droite développent des conceptions particulières de l’écologie qui peuvent leur être communes. L’un des thèmes répandus est de concevoir les populations comme des groupes ethniques essentialisés se partageant des territoires qui leurs seraient propres. En ce sens, leur écologie est une écologie des populations, régie par une mixophobie. Cette peur du mélange est consubstantielle au différentialisme théorisé par Claude Lévi-Strauss, dans une célèbre conférence, au contenu très polémique, Race et culture, prononcée en 1971. La pensée de Lévi-Strauss est structurée par l’idée que l’esprit de fermeture et l’hostilité envers l’étranger sont des propriétés inhérentes à l’espèce humaine – donc par une forme de xénophobie, qui protégerait les sociétés de l’uniformisation, de la fin de la différence. De ce fait, Lévi-Strauss est devenu, à son corps défendant, une référence importante pour l’extrême droite : il a ainsi inspiré l’ethnodifférentialisme radical qui est apparu dans la seconde moitié des années 1970.« 

Comme de coutume vous pouvez librement télécharger cette note sur le site de la Fondation Jean Jaurès.

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