Territoires et engagements radicaux : 4 ressources en ligne

Viktor Vasnetsov, Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, 1887.
La Chaire Citoyenneté de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye a proposé récemment plusieurs études liant la question de la spatialité à celle des radicalités :
Φ Guillaume Origoni : La colère populaire peut-elle changer le politique ? Les collectifs citoyens et le marché politique des gauches à Marseille
L’écroulement de deux immeubles rue d’Aubagne en 2018 a changé la vie politique marseillaise. Les questions de la gentrification et du mal-logement convergèrent. Elles ont ainsi donné du souffle aux « comités citoyens » qui apparaissaient. Dans un contexte auquel s’ajoutaient mouvement des gilets jaunes et départ du maire élu depuis 25 ans la colère sociale est devenue un acteur de la réorganisation des oppositions de gauche. Cette étude de Guillaume Origoni suit le fourmillement de ces collectifs et replace la ville dans les tensions de son marché politique. En partenariat avec Le Monde.
Φ Caterina Froio, Pietro Castelli Gattinara et Tommaso Vitale : L’extrême droite est-elle le porte-voix du malaise des quartiers populaires ? Le mythe des campagnes pour le logement social de CasaPound en Italie
C’est désormais un poncif : l’extrême droite serait une quasi-résultante des problèmes de l’urbanisme, le fruit des classes populaires et moyennes confrontées aux difficultés de l’habitat dégradé en secteur cosmopolite. Cette étude de Caterina Froio, Pietro Castelli Gattinara et Tommaso Vitale analyse en profondeur l’action et l’implantation de CasaPound, mouvement italien considéré comme une référence et un modèle par les radicaux de droite en Europe, dans les quartiers populaires. Elle démontre empiriquement comment des actions fabriquées pour les médias occultent une réalité plus en demi-teintes. En partenariat avec Le Figaro.
Φ Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg : Les droites extrêmes en Europe, du scrutin européen de 2019 à la pandémie de covid-19
Au printemps 2019, la campagne des élections européennes nourrissait l’idée qu’une « vague populiste » allait déferler sur l’Union Européenne. Un an plus tard, la pandémie de Covid-19 a offert un nouvel écho aux discours qui prônent une réclusion des populations dans les échelles nationales. Entre ces deux dates, les partis et les activistes des extrêmes droites ont tenté de s’organiser, sans agenda commun ni alliance pérenne. Cette étude de Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg situe les dynamiques connues par les extrêmes droites en Europe durant la dernière année écoulée, cherchant à dégager les bilans et perspectives de ce champ politique – des néo-populistes jusqu’aux radicaux. En partenariat avec Le Monde.
Φ Sylvain Barone et Emmanuel Negrier : Voter Rassemblement national en milieu rural. Une analyse de profils
Le vote Front national (Rassemblement national depuis 2018), souvent associé à des territoires périurbains, a pris en 2012 une ampleur nouvelle dans les zones rurales, ce qu’ont confirmé les élections postérieures (même si le phénomène semble s’être stabilisé avec les départementales de 2015, avec les présidentielle et européennes de 2017 et 2019). Quelles sont la signification et la spécificité du vote frontiste dans ce milieu souvent considéré comme conservateur ou modéré ? Cette étude de Sylvain Barone et Emmanuel Negrier combinent les trois grandes traditions d’analyse du comportement électoral (sociologique, écologique et stratégique), en se basant sur une enquête ethnographique longitudinale réalisée dans deux communes d’Occitanie. Elle reconstitue, à travers des profils d’électeurs, la diversité des motivations et des sens d’un vote frontiste rural. En partenariat avec Slate.