Où en est le vote Front National après les élections régionales 2010 ?
Suite aux élections régionales de mars 2010, il a bien fallu encore une fois reconnaître que les sondages avaient mésestimé ce qu'allait être le vote Front National. Ce décalage souligne la délicatesse qu'il y aurait à parler du suffrage d'un « peuple frontiste » comme l'on parle du vote du « peuple de gauche ». Ce sont donc accumulées, comme en fait constamment depuis trente ans, les interrogations quant à la composition de cet électorat. Qui vote F.N. ? Pour quelles raisons ? Jean-Yves Camus, Sylvain Crépon et Dominique Sistach ont, chacun de leur côté, eu l'occasion de répondre à ces questions. Chacun pourra trouver ici leurs trois apports rassemblés afin de produire sa propre analyse.
Tout en comparant avec la période la plus haute de vote frontiste, Jean-Yves Camus soulignait sur Rue89 au soir du premier tour l’aspect structurant du vote F.N. dans la vie politique française. Décortiquant le vote frontiste après le second tour pour le site du C.R.I.F., il analysait le succès de la ligne incarnée par Marine Le Pen et le décalage néanmoins persistant entre la vision du monde des cadres frontistes et les aspirations de l’électorat.
Dans un entretien à Libération, Sylvain Crépon décryptait la sociologie et la géographie de l’électorat. En un autre avec Médiapart, il mettait en exergue l’interclassisme de ce groupe et, partant, les divers possibles s’offrant au parti pour continuer cette reprise de sa progression.
L’importance des facteurs socio-géographiques est également mise en avant par Dominique Sistach dans une interview à La Semaine du Roussillon. Dans un territoire ayant connu une importante focalisation autour du cas Frêche, sortant des élections à rallonge de la ville de Perpignan et d’une pluie de mises en examen d’homme politiques, il y exposait que les éléments déterminants étaient pourtant moins ceux-ci qu’une juxtaposition géographique de déterminants sociologiques.
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